J’ai une tablette Android (de 2013) et petit à petit, j’ai récupéré quelques ordinateurs portables (d’une dizaine d’année). Tous ces appareils fonctionnent encore (sauf les batteries des ordinateurs), mais impossible de les faire évoluer. La tablette ne bénéficie plus de mise à jours depuis longtemps et même avec un Linux léger, les ordinateurs sont plus lents qu’un Raspberry Pi 3 ou 4. Alors ils prennent la poussière parce que je n’arrive pas à les jeter (mais je n’ai pas non plus envie de les utiliser). De tout façon, quand je suis chez moi, autant utiliser mon ordinateur de bureau (processeur plus puissant, écran plus grand, clavier mécanique, souris sans fil…), mais pour partir en vacances ou en déplacement, j’aimerais bien avoir un appareil compact et polyvalent.
Depuis quelques années, Guillaume Debray commercialise (sous forme de financements participatifs) une tablette qu’il a conçue. Diskio Pi permet aux Makers (un peu bricoleur) de construire eux-mêmes une tablette personnalisable, évolutive et réparable.

Vous choisissez les options qui vous intéressent (couleur du boitier, écran tactile, batterie…), vous ajoutez une carte de développement compatible (Raspberry Pi, Odroid ou Up Board) et vous obtenez la tablette de vos rêves. Si plus tard, vous souhaitez l’améliorer ou si un jour elle tombe en panne, inutile de tout jeter. Remplacez seulement les éléments nécessaires.
Et ce n’est pas tout, le projet est open source (les fichiers STL de la coque et les caractéristiques des cartes filles sont fournis). Donc, si quelque chose ne vous plait pas, rien ne vous empêche de vous appuyer sur le travail de Guillaume pour proposer une amélioration.
Alors, j’ai eu envie de tester cette fameuse tablette de Maker. J’ai contacté Guillaume et il était d’accord de me prêter un exemplaire pour que j’en parle dans mon blog. Mais finalement, ce projet m’a tellement séduit que j’ai craqué (je me suis inscrit sur le site au début du financement participatif). Il ne s’agit pas d’un article sponsorisé puisque j’ai acheté le Diskio Pi (comme tout le monde).
Alors disons que c’est un article « Coup de cœur ».
J’apprécie beaucoup la touche artisanale jusque dans l’emballage. Le carton est joliment décoré par gravure laser et les éléments sont protégés par de la mousse découpée sur mesure (certainement avec un fil chauffant).

Après déballage, voilà toutes les pièces du kit étalées sur la table (écran, boitier, batteries, cartes filles, alimentation, notice).

Montage
Les instructions sont disponibles au format papier ou en ligne, sur le Wiki. Le livret qui accompagne la Diskio Pi est pratique si vous ne pouvez pas effectuer le montage devant votre ordinateur, mais la version électronique contient plus de détails et les photos sont beaucoup plus claires que les schémas imprimés. L’idéal est certainement de zapper entre les 2.

Les outils nécessaires sont très classiques (petit tournevis cruciforme, cutter, scotch). Le passage des câbles dans les rigoles est calculé « aux petits oignons ».

Guillaume a pensé à de nombreux petits détails (il y a même une cale ne pas déformer le cadre pendant le vissage).

Par contre, j’ai regretté qu’il n’y ai pas quelques vis en rab. Bien sûr, il n’en manquait pas, mais il y avait juste le compte et les vis sont toutes petites. Alors quand l’une d’elle s’amuse à riper et à gicler pendant le montage, il faut jouer à cache cache avec elle sous la table (et même parfois sous les meubles) avec l’angoisse de ne jamais retrouver cette petite coquine. Mais où est donc passé la 4ème vis ?

Ensuite, j’ai un peu galéré avec le ventilateur (pour refroidir le Raspberry Pi). Au début, il ne tournait pas et je ne trouvais pas dans la documentation le passage qui explique son montage. Alors j’ai posé la question sur le forum et j’ai obtenu une réponse très rapide. Malheureusement, les ennuis ne se sont pas arrêté là puisse que j’ai cassé une des palles du ventilateur en le faisant tomber pendant qu’il tournait, sur le radiateur.
Oui, je sais, je n’aurais pas dû le démonter alors que la tablette était en marche. Mais des fois on croit qu’on va gagner du temps et finalement, on fait des bêtises. Alors surtout les enfants, ne faites pas ça chez vous…

Quelques jours après la sortie de à cet article, Guillaume m’a renvoyé gratuitement un autre ventilateur (je n’avais rien réclamé puisque c’était de ma faute). Merci beaucoup, je suis très satisfait du SAV !
Avec 6 palles sur 7, le ventilateur est déséquilibré. Impossible de l’utiliser parce qu’il crée trop de vibrations. Alors, j’ai été obligé d’improviser, j’ai adapté le radiateur passif que je vous avais montré dans un précédent article.

J’ai été obligé d’évider la grille d’aération à l’arrière du boitier (mais cette modification est prévue) et aussi de sacrifier l’emplacement prévu pour un futur disque dur externe (en haut à gauche).

Le boitier est imprimé en PETG. La finition de certaines pièces n’est pas aussi soignée qu’en PLA mais le PETG est tout de même un meilleur choix parce qu’il est un peu plus souple (moins cassant) et surtout, parce qu’il résiste beaucoup mieux à la chaleur (dégagée par exemple par le Raspberry Pi 4).
Cette pièce est un exemple extrême, elle est vraiment très moche mais elle est invisible une fois la tablette montée. Heureusement les pièces visibles depuis l’extérieur sont beaucoup plus jolies. Et puisqu’il s’agit d’un projet open source, il est toujours possible de réimprimer une partie du boitier (les fichier STL sont fournis).

Pendant le montage, j’ai cassé cette petite pièce qui maintient le câble (comme sur la droite). Elle n’a pas supporté l’insertion, le retrait, suivi une seconde insertion du câble. Cette fois, je pense que ce n’est pas ma faute, le problème est plutôt lié à l’adhérence entre les couches d’impression. Comme cette pièce n’est pas indispensable, je n’ai pas pris la peine de la recoller.

Après ces petites péripéties, la suite du montage s’est déroulée sans encombres, voilà donc l’intérieur de la tablette (juste avant de refermer le boitier).

Et la tablette avec son boitier.

Premiers tests
L’écran 13,3 pouces (1920 X 1080 pixels) est très confortable, mais sans pied, c’est pas le pied. À cause de sa taille (34 X 24 X 4 cm) et de son poids (presque 2 kg), l’utilisation de la Diskio Pi à bout de bras (en mode Tablette) est difficilement envisageable. Vous ne pouvez pas non plus la poser à plat sur une table parce que cela boucherait l’unique aération (située au dos). Il est éventuellement possible de la poser sur la tranche en équilibre vos genoux en la maintenant d’une main, mais si vous disposez d’une table, la meilleure solution est certainement d’utiliser le pied (fourni avec). Il est d’ailleurs extrêmement pratique et très facile à accrocher ou décrocher.

Je n’ai pas fait beaucoup de photos de la tablette parce que l’écran « glossy » pose des problèmes de reflets (coucou, cet autoportrait vous et offert par Arduiblog et Diskio Pi). Cela dit ce n’est absolument pas gênant à l’usage (sauf si vous travaillez en plein soleil). En passant, le tactile, c’est cool, mais ça laisse aussi des traces de doigts gras sur l’écran (oui c’est vrai, c’est la même chose avec les smartphones).

Conclusion
Bon évidement, j’ai détaillé les petits tracas rencontrés lors du montage, mais n’oublions pas que 95% du montage s’est déroulé sans histoire. Je n’ai pas parlé en long et en large de tous les connecteurs branchés sans problèmes, des éléments installés sans soucis ou des vis qui sont restés sagement dans leur logement avant d’être fixées.
J’ai installé Raspberry OS (sur carte SD) et tout a parfaitement fonctionné du premier coup (que ce soit le tactile, les connecteurs USB ou la batterie). En usage courant le processeur se stabilise autour de 50°, ce qui est plutôt correct, mais je n’ai pas encore tenté de le pousser à fond. Pour un usage plus intensif, je pense qu’il faudrait agrandir les ouvertures à l’arrière du boitier.
Je vais me faire une clé USB avec Recalbox. Je pourrai booter dessus pour jouer et conserver Raspberry OS pour le surf, la bureautique ou la lecture de vidéo. Avec un clavier, une souris et 1 ou 2 manettes, j’ai tout ce qu’il faut pour partir un jour en vacances (peut être en 2031 quand on aura retrouvé une vie normale).
Un grand BRAVO à toi, Guillaume.
Le travail accompli pour arriver à un tel résultat est énorme, les éléments sont parfaitement intégrés dans le boitier. Tout n’est pas encore parfait mais le projet est en constante évolution, il s’améliore sans cesse et ça c’est vraiment génial. Diskio Pi n’est pas un produit commercial classique, c’est une vraie tablette de Maker. Alors, bien sûr il faut parfois un peu bidouiller ou mettre les mains dans le cambouis (c’est comme ça qu’on apprend, même si parfois on fait des bêtises).
Mais lorsque ça fonctionne enfin, quelle satisfaction. Je suis content de l’avoir construite parce que c’est MA tablette et c’est tout à fait comme ça que je la voulais !
Bon jour,
Article très intéressant sur cette découverte et instructif sur un matériel que je ne connaissais pas …
Remarque : « … si quelque chose ne vous plaint pas, rien de vous empêche » coquille ? ne vous « plaît » ou lieu de « plaint » et « ne » au lieu de « de » ?
Max-Louis
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Bonjour,
Oui, ce sont des coquilles bien sûr, merci de les avoir signalées.
Je corrige tout de suite…
Bonne soirée
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