Prusa i3 MK3S

La marque Prusa, c’est un peu la Harley Davidson de l’impression 3D, c’est une marque prestigieuse qui fabrique des produits légendaires, mais forcément, le prix n’est pas le même qu’avec une imprimante asiatique. Mais est-ce que ça vaut le coup de dépenser entre 769,00 et 999.00 €, alors qu’on peut maintenant trouver une imprimante correcte à moins 200 € ?

Site prusa3d.fr


C’est vrai que c’est un investissement, mais la plupart des retours que l’on trouve sur internet sont très positifs.

Ce qui est très rassurant, c’est que l’entreprise est en pleine expansion alors qu’elle ne mobilise pas d’énormes ressources en marketing. Le bouche à oreille des clients satisfaits lui assure suffisamment de ventes et les délais de production sont assez longs (plusieurs semaines pour la I3, voir plusieurs mois pour la mini). L’entreprise n’a pas de stock d’imprimantes parce qu’il n’y a pas d’invendu.

Ce que j’apprécie aussi, c’est que l’entreprise cherche toujours à améliorer ses produits, mais qu’elle ne pousse pas à la consommation. Prusa propose des mises à jour de ses anciens produits, tout en précisant que si vous êtes satisfait de votre imprimante, il vaut mieux ne rien changer (et ne pas acheter la mise à jour). Vous imaginez qu’un fabricant de smartphone vous offre la possibilité de changer de processeur ou d’écran, mais en vous conseillant de garder l’ancien modèle, s’il fonctionne toujours correctement ?
Imaginez aussi la quantité de déchets évités, si d’autres entreprises se comportaient comme Prusa.

Bien sûr, nous ne vivons pas dans un monde de Bisounours, c’est toujours plus facile d’être vertueux lorsque l’entreprise marche bien, mais quand même…

Les Bisounours

Enfin, bref, c’est peut être la crise de la cinquantaine (ou le confinement), mais finalement j’ai craqué et j’ai commandé la PRUSA i3 MK3S à la fin du mois de mars 2020. Je ne l’ai reçu qu’en mai parce que Prusa fabriquait des visières pour les soignants et que cela ralentissait la production des imprimantes. J’étais tellement content lorsque le transporteur m’a enfin apporté ce gros paquet noir, que je l’ai pris en photo avant de le ramener chez moi. Il est vraiment trop beau ce colis, non ?

Ma Prusa i3 MK3S dans son paquet

J’ai choisi la version en kit parce qu’elle était moins cher et que les délais étaient plus courts. Mais aussi pour mieux comprendre son fonctionnement (cela permet, en cas de problèmes de se dépanner plus facilement).

Les pièces de l'imprimante Prusa i3 MK3S en kit

Le montage n’est pas extrêmement compliqué, mais quand un peu long. Même si je n’ai pas compté le nombre d’heures, ça m’a quand même pris plusieurs soirées après mon travail (je l’ai reçu un mercredi et j’ai pu imprimer durant le week-end). Les instructions sont toujours extrêmement claires, détaillées et suffisamment illustrées. Le manuel fourni (au format papier est en anglais), mais il est également disponible en version française (en ligne). Je n’ai pas pensé à prendre des photos des différentes étapes, mais si cela vous intéresse vous pouvez consulter cet article du Blog kits-imprimantes-3d.com.

La Prusa i3 MK3S version noire montée

Comme vous pouvez le constater, je n’ai pas choisi la version avec les pièces en PETG Orange « pétant ». C’est certainement très joli dans un atelier (ou une ferme d’impression) et ça donne une identité à la marque. Mais chez moi, le coin bureau est dans le salon et au moment de la commande, ma femme a utilisé son droit de véto. Heureusement, le site propose aussi la couleur noire (plus discrète). Bon, ce n’est pas une grosse concession pour avoir une Prusa et c’est vrai que la couleur Orange vif, c’est quand même plus joli chez les autres…

Après le montage, c’est l’heure de vérité, j’ai mis l’imprimante sous tentions avec une petite appréhension (et en gardant le doigt sur l’interrupteur). J’ai suivi pas à pas la vidéo de Joseph Prusa et tout s’est parfaitement déroulé.

Après avoir imprimé avec succès un des fichiers de démonstration contenu dans la carte SD (une plaque avec écrit « PRUSA »), j’ai eu envie de d’imprimer un petit Benchy. Pour cela, il suffit de télécharger la dernière version de PrusaSlicer, de l’installer et d’ouvrir le fichier STL. Bien sûr, la 1ère fois, il faut indiquer le type d’imprimante et de filament, mais c’est à peu près tout. Les profils sont déjà créés, ce qui est parfait pour débuter et il est toujours possible de les adapter. Par exemple, vous pouvez aussi très facilement ajouter une bordure ou des supports. Bon, j’avoue que c’est un peu déroutant quand on est habitué à Cura, mais les fonctions de base sont très intuitives et pour le reste, il y a la documentation.

Un Benchy avec le trancheur PrusaSlicer

En utilisant simplement le profil de base, le résultat obtenu avec la Prusa est quasiment parfait.
Le Benchy de l’Alfawise est plutôt correct, pour une imprimante beaucoup moins chère et il serait certainement possible de l’améliorer encore, en optimisant les paramètres d’impression. Mais cela demanderait beaucoup de temps et d’efforts pour un résultat quand même incertain.

Comparaison entre le Benchy de la Prusa i3 MK3S et celui de l'Alfawise U30 Pro

L’avantage de la Prusa, par rapport à une imprimante chinoise classique, c’est la simplicité d’utilisation. Pas de prise de tête, tout est clairement expliqué et il n’y a pas besoin de la bricoler ou de l’améliorer parce que tout fonctionne déjà très bien :

  • Très bon résultat en utilisant simplement avec le profil par défaut.
  • Elle est vraiment très silencieuse et cette fois-ci, c’est vrai. Rien à voir avec ces imprimantes réputées silencieuses (comme l’Alfawise U30 Pro) et qui possèdent des moteurs plutôt silencieux, mais des ventilateurs assez pénibles. Vous pouvez sans problème travailler, regarder un film ou dormir pendant que la Prusa imprime, juste à coté.
  • L’auto leveling est intégré. Ce n’est pas un BLtouch, mais un capteur inductif. Je ne connaissais pas ce principe, mais ça marche très bien, il palpe automatiquement le plateau avant chaque impression et la 1ère couche est toujours parfaite (après l’étape de calibration, montrée dans la vidéo de Joseph Prusa).
  • Le plateau magnétique est si pratique. Oubliez les impressions qui accrochent, la spatule qui raye le plateau et les résidus de plastique à jamais incrustés dans le revêtement. Il suffit de retirer le plateau et de le tordre légèrement pour que la pièce se détache toute seule. Bon j’avoue que pour l’instant je n’ai essayé qu’avec du PLA. Avec d’autres plastique plus difficiles, ce ne serait pas forcement aussi simple, mais il existe plusieurs plaques (lises ou granulées) pour s’adapter aux différents plastiques et Prusa fourni un guide des surfaces d’accroche.
  • Le moteur d’extrusion est directement posé sur la tête d’impression (direct drive). C’est un avantage pour imprimer le plastique flexible. Cependant il faut généralement baisser la vitesse car la tête d’impression qui est plus lourde, risque de créer des vibrations (et donc des défauts sur les impressions).
  • Le chargement du filament est extrêmement simple. Puisse qu’en direct drive, il n’y a pas de tube PTFE. Il suffit de sélectionner l’insertion du filament et de le glisser dans le trou (c’est le même principe, pour le retirer).
  • Le support Prusa est très bon, la documentation est déjà très complète et s’enrichi constamment de tutos très pointus, mais si ça ne suffit pas, on peut les contacter pour avoir de l’aide
  • L’imprimante est évolutive, Prusa cherche toujours à améliorer ses imprimantes en restant à l’écoute des utilisateurs. Mais surtout, l’entreprise n’oublie pas les anciens clients. Elle propose régulièrement des mises à jours matérielles (et aussi logicielles, bien sûr).

Et puis il y a toutes les petites attentions, comme la checklist (qui détaille les tests du matériel), la visserie supplémentaire, la bobine de 1Kg de PLA offerte, la visière de protection (à l’époque où on n’avait pas encore de masques), les autocollants, les bonbons,…

Bonbons Haribo avec la Prusa i3 MK3S

Bien sûr, l’imprimante parfaite n’existe pas et il reste toujours des choses à améliorer, comme l’afficheur LCD 4×20, accompagné de son encodeur rotatif. L’interface est classique, efficace et elle a fait preuve de son efficacité. Mais en 2021, un écran tactile couleur serait quand même plus confortable (comme sur la Prusa mini).

L'afficheur LCD de la Prusa i3 MK3S

Il y a aussi la taille de la surface d’impression. Elle est seulement de 25 x 21 x 21 cm. Dans 95 % des cas, c’est largement suffisant mais de temps en temps on aimerait bien pourvoir imprimer de plus grosses pièces. Je sais que Prusa travaille à la conception d’une imprimante XL, mais ce n’est pas si facile d’augmenter la taille du cadre en conservant sa rigidité.

J’ai rencontré un problème au bout d’une trentaine d’heures d’impression. Brusquement l’imprimante s’est mise à faire des ovales à la place des ronds. J’ai fais des tests sur différentes pièces et à chaque fois, le problème se reproduisait. En cherchant un peu sur le site de Prusa, j’ai rapidement trouvé la solution. C’était simplement la poulie du moteur de l’axe X qui avait du jeu parce que les vis s’étaient desserrées. Un petit coup de clé Allen et tout était rentré dans l’ordre.

La poulie de l'axe X sur la Prusa i3 MK3S

Pour conclure, je dirais que je suis très content de ma Prusa et que je ne regrette pas du tout cet investissement.

PS : Bonne année (et surtout bonne santé) à tous.

Année 2021 écrite avec des micro:bit


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