Je vous ai déjà parlé du Raspberry Pi Pico, une carte de développement conçue par la fondation Raspberry. Eh bien, voilà une très bonne nouvelle. Dominique (mon ami et collègue auteur) lui consacre son nouveau livre.

Les éditions ENI ont acceptées de me l’envoyer gratuitement (pour que je vous en parle), il s’agit donc d’un article sponsorisé mais je ne touche aucune autre rémunération et bien sûr je conserve une totale liberté pour vous donner mon avis.
Dominique est un vrai Maker, passionné par l’électronique et le langage MicroPython. Il a créé avec son épouse, la boutique MCHobby). Je vous avais déjà présenté son précédent livre (MicroPython et Pyboard) en 2020, un bon gros bébé 1,173 kg, avec ses 785 pages.

Cette fois-ci, le livre Raspberry Pi Pico et Pico W conserve une taille plus classique avec « seulement » 526 g (et 341 pages). Mais je sais, c’est un peu ridicule de peser un livre, alors je vais plutôt vous parler du contenu…
Chapitre 1 – Qu’est-ce que MicroPython ?
Le premier chapitre est une présentation du langage MicroPython. Dominique le compare à son grand rival, le langage C (utilisé notamment par l’Arduino) pour démontrer la supériorité du petit serpent.
J’admire la passion de l’auteur, MicroPythoniste convaincu, mais personnellement j’aime beaucoup les 2 langages (qui ont chacun des avantages et des inconvénients) et je pense qu’ils peuvent tout à fait cohabiter. Une fois qu’on a assimilé les principes de base de algorithmie, il est assez facile de passer d’un langage à l’autre.

Chapitre 2 – Plateformes MicroPython
Dominique nous explique quelles sont les ressources minimum pour qu’une carte de développement fonctionne en MicroPython et cite quelques alternatives au Raspberry-Pi Pico (équipées du même microcontrôleur, comme par exemple la PYBStick, que je vous ai présenté à sa sortie). Il parle aussi du langage CircuitPython, une solution concurrente développée par Adafruit.

Chapitre 3 – Raspberry-Pi Pico
Le chapitre commence par une présentation détaillée du microcontrôleur RP2040 et ensuite des Raspberry Pi Pico et Pico W avec de nombreux schémas et conseils d’utilisation (notamment, l’utilisation d’une batterie rechargeable). Puis l’auteur nous explique comment utiliser les GPIO (entrées/sorties et avec les bus I2C, SPI et UART) et communiquer en WiFi (avec le Pico W).
Certaines notions abordées dans ce chapitre peuvent être lues en diagonale, quitte à y revenir en cas de besoin. Mais ne ratez surtout pas le sous chapitre « Comment détruire son Pico en sept leçons ». Il montre différents branchements qui risquent de griller la carte (en expliquant à chaque fois pourquoi). Pour l’instant, ça ne m’est pas arrivé, mais en lisant cette partie, je me suis dit plusieurs fois « Ha, oui, j’avais pas pensé à ça… ».
Bref, la lecture de cette partie est absolument indispensable avant d’utiliser le pico (ou une même autre carte de développement).
Bravo Dominique !

Chapitre 4 -Prise de contrôle
Ce chapitre explique comment communiquer avec le Pico en utilisant Thonny, l’IDE officiel ou en ligne de commande (REPL).
L’utilisation de Thonny est très intuitive, mais Dominique va beaucoup plus loin en donnant de précieuses informations sur les commandes REPL. Il explique aussi comment modifier les fichiers boot.py et main.py pour éviter de bloquer la carte dans une boucle infinie (par exemple en cas de problème de connexion WiFi).
Dommage que le Raspberry Pico ne dispose pas d’un langage de bloc officiel (comme son cousin, le micro:bit avec MakeCode).

Chapitre 5 -Programmer
Dominique présente les différentes bibliothèques préinstallées et explique comment en installer et en créer de nouvelles. Ensuite, il détaille la bibliothèque « machine« , qui gère la partie matérielle des cartes de développement (entrées/sorties, bus, broches…). Mais la dernière partie du chapitre permet de passer à la pratique en utilisant les composants électroniques les plus courants (bouton poussoir, LED, Relais, potentiomètre, capteur de température TMP36, photorésistance, buzzer et servomoteur).
Quel plaisir de pouvoir enfin jouer avec son Pico, les explications sont toujours claires et détaillées (avec parfois plusieurs exemples de code et de schéma). C’est bien sûr un chapitre à relire en cas de doute sur la programmation ou les branchements des différents éléments.

Chapitre 6 – Apprentissage par la pratique
Dans le dernier chapitre, Dominique nous invite à réaliser quelques exercices amusants.
Cela commence par un grand classique, le feu de circulation (avec signal piéton et bouton poussoir). Suivi d’un petit jeu de rapidité avec un buzzer, des LED et des boutons poussoirs.
Puis d’un détecteur de présence avec un capteur infrarouge PIR qui allume la lumière s’il détecte un mouvement. Et un thermomètre qui affiche la température en modifiant la couleur des LED Neopixel avec une variante qui utilise un bargraphe.
En ajoutant une photorésistance et un capteur d’humidité (que l’on peut aussi fabriquer soi-même avec du fil électrique et 2 clous planté dans la terre), il est possible d’enregistrer les informations collectées dans un fichier CSV (stocké dans la mémoire flash du Raspberry Pico) et d’exploiter ensuite les données recueillies sous forme de graphique.
Ensuite, nous avons l’occasion de fabriquer un robot qui utilise 2 servomoteurs à rotation continue et enfin un minuteur avec un afficheur LCD, un buzzer et quelques boutons.
Inspirez-vous de ces exemples, mais surtout n’hésitez pas à les personnaliser pour créer vos propres objets.

Conclusion
C’est un très bon livre pour celles et ceux qui voudraient découvrir cette formidable petite carte de développement à la Framboise. Le livre est très détaillé mais reste néanmoins accessible aux débutants.
Bien sûr, si vous avez déjà quelques notions de base en électricité et en électronique, ce sera plus facile pour vous de comprendre certaines explications (parfois un peu techniques). Mais il n’est pas obligatoire d’assimiler l’intégralité du livre avant brancher son Raspberry Pi Pico.
Au contraire, dés que vous vous sentez prêt, lancez-vous en reproduisant le code et les schémas du livre. Il n’y a aucun danger (pour vous) de travailler à des tension de 3,3 V à 5 V et dans le pire des cas, s’il faut replacer votre Pico (suite à une erreur de branchement) cela vous coutera seulement quelques euros (entre 4,50 et 9 € suivant le modèle).
Alors amusez vous et n’hésitez pas à partager vos créations (dans les commentaires ou sur les réseaux sociaux).
